Jaunissement des orges d’hiver : la mosaïque aussi en cause

Les cas de mosaïque sont particulièrement signalés en sols argilo-calcaires sur les zones Nord Saintonge de la Charente-Maritime et de la Charente (Nord Angoulême).

Bien repérer les symptômes de mosaïque

A l’échelle de la parcelle, les symptômes de la mosaïque de l'orge sont visibles de loin. Une parcelle infectée est parsemée de taches plus claires, foyers qui s’étirent souvent dans le sens du travail du sol.

Au niveau des plantes, la présence d’une chlorose (coloration vert pâle à jaune) est le symptôme caractéristique de la mosaïque. Les plantes au sein des zones touchées sont tassées, chétives et plusieurs étages foliaires présentent des symptômes de jaunissement pouvant aller jusqu’à la nécrose.

De plus près, les symptômes sont visibles sur les jeunes feuilles. Cela consiste en une marbrure plus claire du limbe de la feuille (sorte de tiret). On parle de tirets chlorotiques. Ils sont répartis irrégulièrement et sont parallèles aux nervures des feuilles. Sur les feuilles plus anciennes, les taches se décolorent de plus en plus, ce qui donne cet aspect jaune au loin.

A noter que le système racinaire des plantes touchées par la mosaïque est souvent également réduit.

Selon les cas, les symptômes de mosaïque ne sont pas faciles à identifier comme cette année où d’autres facteurs limitants provoquent des jaunissements et peuvent se cumuler. La confirmation du diagnostic se fait alors par analyse virologique au laboratoire ; un test ELISA peut suffire mais il faut bien demander BaYMV, pour Barley Yellow Mosaic Virus en anglais, ou Mosaïque Jaune de l’Orge.

Exemples de symptômes de mosaïque sur orges rencontrés en 2017 et 2021 en argilo-calcaires de Charente et Charente-Maritime (situations confirmées par analyse de mosaïque jaune de l’orge)

Des symptômes qui s’estompent généralement au cours de la montaison

Ces symptômes évoluent et ont tendance à s’estomper et/ou disparaître au cours de la montaison. Cette évolution n’est pas prédictible et dépend des conditions et stress rencontrés en fin de cycle. Les années comme 2017, 2021 où cette maladie virale a été fréquemment observée sur notre secteur, les symptômes ont rapidement disparu lors de la montaison.

Le levier variétal comme seule protection

Il est difficile de chiffrer la nuisibilité attendue de cette maladie virale car elle est variable et dépend des autres stress que la plante pourra subir à partir de la montaison. Des résultats antérieurs indiquent une nuisibilité proche de 12 q/ha, mais avec une forte variabilité selon les essais et les années.

Il n’existe aucun moyen de lutte contre le micro-organisme vecteur de cette virose (Polymyxa graminis). Le seul moyen de lutte actuel est le choix de variété résistante au pathotype BaYMV-Y2. Un choix qui s’est étoffé ces dernières années.