Articles et actus techniques
Poitou-Charentes

Fertilisation azotée des céréales : des besoins couverts jusqu’à la deuxième quinzaine de mars

Beaucoup de blés ont été semés après le 20 octobre et n’ont pas encore atteint  le stade épi 1 cm en majorité. Celui-ci arrivera dans les prochains jours pour les plus précoces, le plus souvent autour de mi-mars. Les semis précoces ont quant à eux atteint ou dépassé ce stade. De nombreuses parcelles ont déjà reçu un ou deux épandages d’azote (tallage et/ou totalité ou première partie de l’apport épi 1 cm fractionné). Pour la majorité, ces apports ont été assez bien valorisés grâce à un cumul de pluie satisfaisant valorisant le potentiel déjà en place.

Granules d’engrais au sol dans une parcelle de blé avant le stade épi 1 cm en février 2023 en Poitou-Charentes

Pour être valorisés, les apports d’engrais azotés nécessitent des quantités de pluies minimales de l’ordre de 15 à 20 mm dans les jours qui suivent leur réalisation. S’ils sont réalisés trop en amont des pluies, ils sont soumis au risque de volatilisation. Pour rappel, certaines formes d’azote y sont très sensibles (dans l’ordre de sensibilité : urée > solution azotée > ammonitrate). Les inhibiteurs de l’uréase sont efficaces pour réduire les pertes par volatilisation.

Tableau 1 : Pourcentage d’azote volatilisé en fonction des formes d’azote. Chaque forme d’azote est comparée à l’ammonitrate
Pourcentage d’azote volatilisé en fonction des formes d’azote. Chaque forme d’azote est comparée à l’ammonitrate

Source ARVALIS et partenaires (Résultats expérimentaux Projet ADEME EvaMIN 2016-2018)

Tableau 2 : Valorisation des apports azotés en 2023 selon leur date de réalisation
Valorisation des apports azotés en 2023 selon leur date de réalisation

Carte 1 : Cumul de pluie depuis le 1er septembre 2023 (mise à jour météo au 26 février 2023)
Cumul de pluie depuis le 1er septembre 2023 (mise à jour météo au 26 février 2023)

Carte 2 : Cumul de pluie depuis le 20 février 2023 permettant d’illustrer la valorisation des apports azotés réalisés ces dix derniers jours (mise à jour météo au 26 février 2023)
Cumul de pluie depuis le 20 février 2023 permettant d’illustrer la valorisation des apports azotés réalisés ces dix derniers jours (mise à jour météo au 26 février 2023)

Des observations précoces de maladies foliaires sur céréales ?

Les effets de la douceur hivernale couplés à une forte hygrométrie et à une biomasse importante ont favorisé le développement des maladies foliaires, notamment oïdium et rouille brune. Cependant, dans la majorité des situations, les stades de déclenchements ne sont pas encore atteints :

  • Oïdium : observer à partir du stade épi 1 cm. Le seuil est atteint si, sur vingt feuilles (trois dernières feuilles), sont touchées plus de 20 % des feuilles pour les variétés sensibles, et plus de 50 % des feuilles pour les autres variétés.  
  • Rouille jaune : seulement pour les variétés sensibles et en cas de foyers actifs entre stades épi 1 cm et 1 nœud dès la présence des premières pustules. Pour les variétés résistantes, pas avant 2 nœuds.
  • Rouille brune : dans tous les cas, pas avant 2 nœuds.

Quelles sont les conséquences de la période actuelle de gel sur céréales ?

Les températures des derniers jours ont été marquées par une chute des températures significatives (-2 /-3°C) mais sans conséquences pour les céréales même ayant atteint le stade épi 1 cm : le froid s’est installé progressivement sur des sols bien ressuyés. Ce constat vaut également pour les orges de printemps actuellement au stade pointant. Les parcelles les plus exposées seraient les quelques-unes ayant dépassé le stade épi 1 cm, avec une alerte en deçà de -4°C sous abris avec un risque de gel des épis des maître-brins les plus développés. Les autres talles assureront la mise en place du rendement.

Faut-il appliquer un régulateur sur les céréales ?

Sous l’effet d’un cumul de températures particulièrement élevé cet hiver, certaines parcelles de céréales tendent à se redresser visuellement, mais elles ne sont pas encore au stade épi 1 cm. Il est donc encore trop tôt pour penser aux régulateurs. L’utilisation d’un tel produit n’est pas anodine et peut avoir un effet dépressif sur le rendement. Aussi, l’application ne doit pas être systématique. Avant toute décision, il convient d’estimer le risque de verse (tableau 3). Si une intervention est nécessaire, elle devra être réalisée dans des conditions favorables à partir du stade 1 nœud. Attention aux conditions climatiques !!

Tableau 3 : Grille d’estimation du risque de verse sur blé
Grille d’estimation du risque de verse sur blé

Message rédigé par ARVALIS avec l’appui des techniciens des Chambres d’Agriculture de Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne, Coop de Mansle, Coop Sèvre et Belle, Coopérative Entente Agricole de Loulay, Groupe Piveteau, Soufflet Agriculture, Terre Atlantique et Océalia.

Réagissez !

Merci de vous connecter pour commenter cet article.

Se connecter
Ou connectez-vous avec
Pas encore inscrit ?
Créer un compte
Mot de passe oublié

Un email vous sera envoyé pour réinitialiser votre mot de passe.