Chrysomèle dans les maïs : faut-il intervenir ?
La chrysomèle a longtemps été localisée dans l’Est de la France mais elle poursuit sa progression dans le Sud-Ouest, notamment dans le nord de la Dordogne et le Sud Aquitaine. Les captures y sont de plus en plus fréquentes avec, dans certains cas, des dégâts observés. Comment reconnaître ce ravageur ? Quelles conséquences sur le maïs ? Que faire pour la campagne 2026 ?
La chrysomèle (Diabrotica virgifera) est un petit coléoptère de 5 à 7 mm de long, dont les ailes sont plutôt unicolores et noires pour le mâle, tandis que les élytres des femelles sont rayées jaunes et noires.
Elle pond ses œufs dans les cultures de maïs puis donnent naissance à des larves qui vont consommer l’appareil racinaire de la plante. Les adultes consomment les soies et endommagent les feuilles mais n’engendrent pas de dégâts majeurs. Ce sont les larves qui présentent la nuisibilité la plus importante en s’attaquant au système racinaire du maïs. La plante est ainsi mise en défaut en termes d’alimentation et de tenue de tige, son système d’ancrage est moins fort et donc plus sensible à la verse. Le maïs se couche et est fortement fragilisé.
Attention : de nombreux autres phénomènes peuvent entraîner la verse du maïs (maladies telluriques, attaques de vers gris tardives…). Une observation des racines est indispensable pour confirmer le diagnostic.
Figure 1 : Eléments de biologie de la chrysomèle du maïs et de son incidence sur la culture
Pourquoi observe-t-on beaucoup de chrysomèles dans les parcelles et dans les pièges ?
Avec des cumuls de températures supérieurs à la normale en mai et juin, les maïs ont été en avance sur leur cycle, avec des floraisons précoces. Ces conditions ont favorisé l’émergence des adultes de chrysomèle qui ont commencé à sortir dès fin juin.
Faut-il traiter les adultes à l’heure actuelle ?
Une intervention chimique généralisée en végétation ne serait pas pertinente. Si cela permet effectivement de réduire l’abondance de population pendant quelques jours, très rapidement, d’autres insectes coloniseront la parcelle :
- Nouvelle émergence issue de la même parcelle ;
- Et/ou, arrivée d’insectes issues des parcelles voisines (l’insecte se déplace rapidement d’une parcelle à l’autre et sur plusieurs dizaines de km potentiellement).
La rotation : le levier le plus efficace pour gérer la chrysomèle
Rompre la culture du maïs durant une année minimum est le moyen d’action le plus efficace contre la chrysomèle. En effet, les larves consomment les racines du maïs pour assurer leur croissance. En l’absence de maïs lors du printemps suivant les pontes de l’année précédente, les chrysomèles ne pourront pas se nourrir et la population sera fortement réduite. Une année de rupture du maïs dans la rotation, en cultivant par exemple des céréales à paille (blé, orge) ou bien du sorgho, du soja ou du tournesol, permettra ainsi de détruire la quasi-totalité de la population sur la parcelle.
Tableau 1 : Recommandations techniques pour gérer la chrysomèle du maïs dans le maïs grain et le maïs fourrage, en fonction du nombre d’adultes capturés au cours de l’année précédente
Quels facteurs influencent la nuisibilité de la chrysomèle ?
La nuisibilité de la chrysomèle dépend de deux facteurs : l’abondance de la population et l’incidence des attaques. Ainsi, la population augmentera si la présence de maïs assolé succédant à un maïs est importante à l’échelle du paysage. De même, l’incidence des attaques dépend :
- Du type de sol et des conditions climatiques estivales. Les sols sableux semblent défavorables à la chrysomèle.
- De l’exposition au stress hydrique. Dans ce cas, les dégâts seront plus importants et le maïs davantage fragilisé.
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