Quelles adaptations territoriales pour une filière Blé dur plus résiliente ?
ARVALIS, Intercéréales et l’AGPB ont accueilli 280 participants lors de la journée Filière Blé dur 2025 à Aix-en-Provence. Tous les acteurs de la filière étaient réunis pour affirmer leur volonté d’agir ensemble, notamment autour du plan de souveraineté et de développement de la Filière Blé dur. Un focus territorial sur le quart sud-est de la France a démontré la volonté des acteurs de la filière de s’adapter dans un contexte de changement climatique, avec le soutien de la recherche.
« Face à la baisse des surfaces en blé dur et aux difficultés rencontrées ces dernières années, un vaste plan de souveraineté a été initié en 2024, aux côtés de tous les acteurs de la filière : agriculteurs, semenciers, organismes stockeurs, semouliers, pastiers et recherche fondamentale et appliquée », expose Benoît Piétrement, le Président d’Intercéréales. Piloté par l’interprofession en collaboration étroite avec ARVALIS et l’AGPB et aux côtés de l’ensemble des acteurs de la filière, ce plan se poursuit en menant de front plusieurs projets qui apporteront des solutions rapides et concrètes à la filière sur le terrain, essentielles à sa relance. « Relancer la production de blé dur français, assurer notre souveraineté et sécuriser les approvisionnements de nos industriels : voilà les ambitions que nous partageons collectivement », rappelle Benoit Piétrement, avant d’alerter « la forte mobilisation de notre filière et de ses entreprises doit faire écho à une concrétisation urgente du soutien des pouvoirs publics ». Une volonté partagée par Philippe Heusèle, secrétaire général de l’AGPB : « La dimension collective est au cœur du travail que nous souhaitons réaliser en filière : de l’amont à l’aval, chaque maillon travaille pour aller chercher de la valeur à nos grains ».
Le sud-est, un laboratoire d’adaptation au changement climatique
« Le sud-est de la France, où l’impact du changement climatique est particulièrement marqué, est comme un laboratoire pour la recherche dédiée à la culture du blé dur. Les travaux menés par ARVALIS aboutissent à des leviers d’adaptation qui – combinés – donnent des résultats prometteurs », explique Frédéric Gond, agriculteur et président du comité de pilotage de la filière Blé dur française. « Un exemple phare est la recherche menée, par les semenciers, sur des variétés résilientes aux accidents climatiques. La combinaison de ces nouvelles variétés à des itinéraires techniques adaptés sont des voies d’adaptation aux épisodes méditerranéens. Replacer le blé dur au cœur des systèmes de culture est une clé d’adaptation complémentaire ; entre autres exemples, l’ACS* permet d’augmenter la minéralisation du sol, donc une moindre utilisation d’engrais azotés. En outre, ARVALIS mène des travaux sur la fertilisation, sujet d’importance pour accompagner la progression de la production en quantité et de qualité optimum » précise Frédéric Gond. Il ajoute pour conclure que la recherche dédiée à la filière Blé dur dans le sud-est est accompagnée par des dispositifs complémentaires dans d’autres régions pour trouver des applications à l’échelle nationale.
Aujourd’hui, ARVALIS compte une station de recherche et d’expérimentation très innovante en Provence-Alpes-Côte d'Azur et développe des partenariats avec des pays d’Europe méridionale, comme le Portugal, l’Espagne et l’Italie mais aussi avec le Maroc pour anticiper des conditions météorologiques futures.
* Agriculture de Conservation des Sols
280 agriculteurs, opérateurs, transformateurs et chercheurs se sont réunis lors de la 27e journée Filière Blé dur à Aix-en-Provence (13). L’événement est organisé par ARVALIS, en partenariat avec Intercéréales et avec la participation de l’Association Générale des Producteurs de Blé (AGPB).