Des premières récoltes du maïs fourrage à prévoir à partir du 15 août pour les situations les plus précoces
ARVALIS et ses partenaires présentent une deuxième cartographie des dates prévisionnelles de récolte du maïs fourrage sur le territoire hexagonal après celle diffusée le 1er août dernier. Deux séquences sont représentées, elles sont à mettre au regard des deux périodes de semis imposées par des conditions météorologiques difficiles en début de campagne. Ces données sont destinées aux éleveurs, aux CUMA et aux entreprises de travaux agricoles pour qu’ils puissent prévoir au mieux les dates de récolte et éviter des ensilages à des taux de matière sèche trop élevés.
Les températures chaudes des dernières semaines accélèrent la maturité
Ces deux nouvelles cartes intègrent les données météo réelles depuis le 26 juillet (date du dernier calcul) au 12 août. Elles sont représentatives de deux périodes de semis successives : une première période correspondant aux semis de fin avril à mi-mai et une seconde correspondant aux semis de fin mai à début juin.
Sur cette période, les températures ont été supérieures à la normale sur tout le territoire ce qui a accéléré la maturité des maïs. Il en résulte une anticipation moyenne de 4 jours (pouvant aller jusqu’à plus de 10 jours sur certains secteurs) des dates prévisionnelles de récolte par rapport à la publication du 1er août dernier.
Les premiers chantiers de récolte devraient intervenir à partir du 15 août dans le sud de la région Centre-Val de Loire, en Midi-Pyrénées, dans le Limousin et en Rhône-Alpes.
On constate la même évolution quelle que soit la date de semis mais il est important de noter que les récoltes s’étaleront sur plusieurs mois et se termineront tardivement (après le 15 octobre) pour les secteurs les plus froids et/ou les semis tardifs de juin.
Méthodologie
Cette année, l’estimation des dates de récolte du maïs fourrage profite d’une nouvelle méthodologique.
Pour chaque département comportant plus de 1 000 ha de surfaces de maïs en 2024 (source Agreste), les experts d’ARVALIS ont défini différents cas types. Un cas type correspond à une station météo, un groupe de précocité représentatif de la zone et une date de semis adaptée au contexte de l’année. Au total 199 d’entre eux (•) ont été identifiés sur le territoire hexagonal. Étant donné l’étalement des dates de semis, deux cartes sont produites pour représenter les deux périodes de semis représentatives : la première période allant de la fin avril à mi-mai selon les zones et la seconde période allant de fin mai à début juin.
Ces cas types ont été associés aux données météo de l’année en cours, jusqu’au 12 août, et à sept jours de météo prévisionnelle, puis aux données historiques fréquentielles médianes sur 15 ans pour les semaines à venir. Le résultat est une estimation précise de la période à laquelle le stade optimal de récolte, de 32 à 33 % de matière sèche plante entière, sera atteint. L’interpolation des données météo permet ensuite de produire ces cartes.
L’observation au champ permet d’affiner la date de récolte
L’observation du remplissage des grains, 3 à 4 semaines après la sortie des soies (stade repère de la floraison), permet encore d’affiner la date optimale de récolte. C’est la date ultime pour ajuster les plannings de récolte pour les CUMA et les entrepreneurs. En effet, à cette date, il est facile de repérer la lentille vitreuse qui apparait à l’extrémité des grains. La lentille vitreuse, jaune dorée et difficilement rayable à l’ongle, correspond au dépôt d’amidon vitreux. Quand la lentille vitreuse est visible au sommet de la majorité des grains, on se situe autour de 25-26 % de matière sèche plante entière pour des maïs à bon gabarit, encore bien verts. Sur les variétés à grains dentés, cela correspond à l’apparition d’une dépression au sommet de la majorité des grains. Pour atteindre le stade optimal de récolte, en besoin en températures, cela représente environ 150 degrés jours (base 6-30 °C) soit 10 à 20 jours selon les régions, la période de récolte et le scénario climatique.
