La filière blé dur s'engage dans un ambitieux plan stratégique
Réunis à l’occasion de leur journée annuelle le 1er février, les acteurs de la filière ont présenté un plan de développement ambitieux. Il prévoit quatre leviers majeurs issus d’un diagnostic partagé par chaque maillon de la filière blé dur (collecteurs, transformateurs et exportateurs).
UN DIAGNOSTIC PARTAGÉ
Conformément aux engagements pris à la fin de l’été 2021 ce plan stratégique s’inscrit dans l’esprit d’ Egalim 2. Il repose, pour la première fois, sur un diagnostic partagé des forces et des points de difficultés rencontrés par la filière. Celui ci a été confié au cabinet CERESCO dans le cadre d’une étude cofinancée par Intercéréales, l’AGPB, FranceAgriMer et le SIFPAF CFSI.
Du côté des forces,
- La filière française est déjà bien structurée et organisée
- Le blé dur est implanté dans plusieurs bassins de production français et est bien maitrisé par les producteurs
- Les collecteurs développent déjà des contrats avec les fabricants de semoules et de pâtes français comme internationaux
- Le marché du blé dur français est au coeur d’un important bassin de consommation (Union européenne et Maghreb)
- Les industriels français s’approvisionnent à 100 en matière première française
Cependant, des points de difficultés subsistent :
- Le blé dur est une culture risquée et technique ( irrigation, parasitisme fort qui nécessite des outils de sécurisation pour les producteurs
- Les capacités de stockage existantes des organismes stockeurs ne sont pas toujours adaptées à une bonne segmentation de l’offre
- Il n’existe pas suffisamment de contrats entre les agriculteurs et les collecteurs, ce qui entraine un risque important pour ces derniers
- Le marché du blé dur reste très dépendant du comportement du marché canadien, qui est le 1er producteur mondial
Fort de ce constat, et à l’appui des résultats présentés lors de la 24ème journée dédiée au blé dur, organisée avec ARVALIS Institut du végétal, le 1er février 2022 à La Rochelle, les acteurs de la filière blé dur ont proposé 4 axes pour assurer la pérennité de la filière :
- Valorisation : à l’heure où le local occupe une place prépondérante dans les choix des consommateurs, la filière présente une démarche « blé dur premium » valorisant la qualité du
produit et la logistique française
- Contractualisation : la filière s’engage à contractualiser 50 des volumes destinés au marché français dans un délai de trois ans
- Innovation et recherche variétale : la filière propose un partenariat renforcé avec les sélectionneurs et l’Etat, afin de construire un ambitieux plan variétal répondant aux attentes des
producteurs, clients, consommateurs et citoyens
- Investissement : proposition d’un plan d’investissement massif de tous les acteurs (collecteurs, transformateurs, sélectionneurs, exportateurs, transporteurs) afin d’atteindre les objectifs
« blé dur premium »
LA FILIÈRE BLÉ DUR EN QUELQUES CHIFFRES (EN 2020)
- Plus de 22 000 producteurs de blé dur en France
- Production de 1 3 million de tonnes de blé dur sur 252 000 hectares en 2020
- 1/3 de la production de grains est utilisée par la semoulerie française, dont 14 est exporté sous forme de semoule
- 2/3 de la production de grains est exportée (vers l’UE et les pays du Maghreb)
- Écosystème industriel important en France 5 usines de semouleries, 7 usines de pâtes et 4 sites de production de couscous
- Production de plus de 258 000 tonnes de pâtes sèches, dont 18 exportées
- Production de près de 90 000 tonnes de couscous, dont 26 exportées
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