Symptômes de fusarioses des épis : pas d’intervention à prévoir

La septoriose et la rouille brune sont les deux maladies qui se sont principalement exprimées sur cette campagne. Ponctuellement, quelques foyers de rouille jaune ont été relevés.

La pression septoriose s’est intensifiée avec le retour des pluies conséquentes en mai. La maladie a très vite progressé sur les feuilles supérieures sur la deuxième moitié du mois. Les situations avec des variétés sensibles et des parcelles où un relais de protections fongicides n'a pas été fait sont particulièrement marquées. La rouille brune a aussi progressé sur les feuilles supérieures sur variété sensible. Au stade actuel des céréales, les moyens de lutte sont rarement rentables.  

Et sur orge ?

L’orge a été particulièrement touchée par la ramulariose. Cette maladie a été observée sur les derniers étages foliaires, sur tige et également sur les barbes dans certains cas. Attention à ne pas la confondre avec les grillures polliniques, les taches physiologiques ou encore l’helminthosporiose. Elle se manifeste par des taches brunes rectangulaires, courtes de 2 à 5 mm de long sur 1 à 2 mm de larges entourés par un halo chlorotique. Les taches suivent les nervures et traversent les feuilles, donc sont visibles sur les deux faces. Pour confirmer le diagnostic, il est possible d'observer des feuilles avec des symptômes au stade avancé à la loupe binoculaire. On peut y voir des alignements de petits points blancs sur la face inférieure de la feuille (conidiophores).

Quant à l’impact sur le rendement, cela dépend de la précocité de l’attaque. Il peut atteindre jusqu’à 20 % du rendement.

Symptômes de ramulariose sur orges (source : ARVALIS)

Et pour les maladies de l’épi ?

Au niveau des fusarioses, la protection s’effectue autour de la floraison au moment où les contaminations se réalisent. L’intervention doit être idéalement positionnée lorsque les premières étamines sont visibles. L’objectif étant de limiter le développement de la maladie lorsque les conditions climatiques et le risque agronomique de la parcelle sont favorables aux contaminations. Cette année, les conditions de pluviométrie et d’humidité autour de la floraison étaient favorables aux contaminations des fusarioses. 

Carte 1 : Cumul des pluies (en mm) du 1^er au 20 mai 2023

En effet, il a plu entre 30 et 100 mm, selon les secteurs, laissant à penser que des contaminations aient eu lieu.  L’observation des symptômes a permis de montrer que Fusarium graminearum est capable de pénétrer le rachis, et de le nécroser. Conséquence : l’alimentation de la partie se situant au-dessus de la nécrose est stoppée, ce qui génère l’échaudage complet de la partie supérieure de l’épi. De plus, F. graminearum contamine également les étages inférieurs en progressant vers le bas dans le rachis. C’est le principal pathogène responsable de mycotoxines DON dans le grain. Le printemps sec a limité la présence d’inoculum de F. graminearum et les conditions fraîches (16°C à Auch(32)) autour de la floraison ont freiné son développement.

Par contre, les températures autour de la floraison étaient plutôt optimales au développement de Microdochium spp., qui, lui, reste confiné à l’épillet inoculé, et ne peut progresser que par contact avec les autres épillets. Il ne nécrose pas le rachis.

Les symptômes commencent à être visibles (trois semaines après la floraison) et pour l’instant, semblent être causés principalement par Microdochium spp., même si c’est généralement un complexe de plusieurs fusarioses qui est présent sur l’épis. Il n’y a aucun moyen de lutte curative.  

Symptômes de fusarioses sur épis (source : ARVALIS)