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Semis de maïs grain : quelques repères de « dates limites » par précocité variétale

Alors que les premiers semis de maïs atteignent le stade 4 feuilles, certaines parcelles sont encore à emblaver en grain, notamment sur les secteurs hydromorphes ou les plus arrosés. En effet, avec la fraîcheur et la pluie d’avril/ mai, les chantiers d’implantation ont pu prendre quelque peu du retard. Dans ce contexte de semis tardifs, voici quelques indications pour ajuster le choix de la précocité des variétés.

Sol nu préparé avant semis de maïs 2024

Les conditions climatiques depuis début 2024 sont assez semblables à 2001, en termes de cumuls de degrés-jours (base 6-30°C) et de précipitations.

Quel impact des pluies sur les premiers semis ?

Si la pluie est plutôt bienvenue pour homogénéiser les levées et l’efficacité des herbicides racinaires, ces cumuls importants sur des sols déjà proches de la saturation peuvent faire ressortir des symptômes d’excès d’eau et de « mouillères ». C’est d’autant plus marqué sur les secteurs hydromorphes ou les sols tassés superficiellement par un travail du sol réalisé en conditions humides. Pour les parcelles concernées, il est très probable que des manques de pieds soient observés : le stade le plus sensible à l’excès d’eau est la germination, qui peut être arrêtée en cas d’anoxie (manque d’oxygène dans le sol) et engendrer la perte du pied. A ce stade, le pronostic est en général pessimiste après 48h d’ennoiement continu. Un diagnostic de la situation sera à effectuer pour éventuellement ressemer les zones touchées, afin d’éviter l’enherbement de la parcelle.

Ensuite, plus la plante sera avancée en stade, moins le stress sera préjudiciable. Pour les parcelles levées, l’excès d’eau est assimilable à une sécheresse en pénalisant l’absorption des éléments nutritifs. Cela se manifeste en général par l’apparition de carences induites sur les jeunes maïs au moment du sevrage (4-5 feuilles), avec des cas de rougissement (phosphore) ou des jaunissements selon les parcelles et les génétiques implantées. Ces stress pourront être levés en cas de retour de conditions plus chaudes, poussantes, et de sol réessuyé.

Carte 1 : Cumul de pluies du 15 avril au 14 mai 2024

Carte 1 : Cumul de pluies du 15 avril au 14 mai 2024

Figure 1 : Positionnement de l’année 2024 en termes d’offre climatique – Station météo d’Orléans-Bricy (45)

Figure 1 : Positionnement de l’année 2024 en termes d’offre climatique – Station météo d’Orléans-Bricy (45)

Sur quelles sommes de températures peut-on compter pour les parcelles non semées ?

Au vu des dates calendaires, il devient préoccupant de semer en maïs grain, d’autant plus si le choix variétal a été programmé pour des implantations de mi à fin avril. La question d’un changement de précocité peut être légitime pour récolter dans des conditions acceptables, avec une humidité la moins élevée possible. Elle est également valable pour les parcelles éventuellement à ressemer (attaques de ravageurs, excès d’eau…).

Tableau 1 : Indication des dates limites de semis à ne pas dépasser pour atteindre la maturité physiologique avant le 15 octobre en fonction de la précocité des variétés 

L’année froide correspond à la date la plus tardive rencontrée 2 années sur 10 (décile 2).
L’année normale correspond à la date la plus tardive rencontrée 1 année sur 2 (médiane des 10 dernières années).

En se basant sur une année normale, on peut se donner quelques repères de « dates limites » de semis par précocité variétale :

  • Berry-Touraine : possible en G2 jusqu’à fin mai, début juin pour des variétés précoces (G1) ;
  • Beauce – Île-de-France : possible en G2 jusqu’au 20-25 mai, fin mai pour des variétés plus précoces (G0-G1) ;
  • Limagne : possible en G3 jusqu’au 25 mai, ou début juin en G2 ;
  • Allier : possible en G2 jusqu’à fin mai, ou G1 sur début juin.

Rappelons que la maturité correspond à une humidité du grain à 32 %, stade auquel le PMG (poids de mille grains) est fixé. On visera en général des humidités plus faibles pour diminuer les frais de séchage.

Le climat des prochains jours sera déterminant pour d’éventuels changements de précocité.

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