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Poitou-Charentes

Risque de piétin échaudage : quelles mesures prendre sur les parcelles de céréales touchées ?

La campagne céréales 2022/2023 a été marquée par d’importants symptômes de piétin échaudage en 2e paille sur les blés comme sur les orges d’hiver, ayant pu engendrer des pertes de rendements. Dans ce contexte à risque, il est nécessaire de recourir à des leviers agronomiques adaptés dès les semis, d’autant plus en l’absence de moyens de lutte efficaces en végétation.

symptômes de piétin échaudage sur du blé

Si le piétin échaudage est identifié comme l’origine des échaudages, la mesure la plus efficace consiste à couper le cycle du champignon par l’implantation de cultures non-hôtes. Dans le cas où une céréale doit être mise en place, des leviers sont possibles afin de réduire les infestations racinaires, sans pour autant éliminer l’inoculum présent dans le sol.

Couper le cycle du champignon par l’absence totale de plantes hôtes

Il faut savoir qu’en l’absence de plantes hôtes durant deux à trois années, la pression du champignon est drastiquement réduite.

En culture, faites le choix d’un protéagineux ou oléagineux tout en maintenant une attention particulière sur la gestion des adventices graminées. À l’interculture, le choix d’un couvert doit être dépourvu de graminées, hormis l’avoine qui est tolérante au piétin échaudage touchant le blé.  Le seigle est à éviter malgré sa moindre capacité à favoriser l’inoculum, il le développe tout de même. Concernant la moutarde, nos essais n’ont pas permis de mettre en évidence d’effet allélopathique sur le piétin échaudage, elle aura donc un effet neutre, comme un sol nu.

Remarque : le maïs est une culture amplificatrice du champignon tout comme les graminées prairiales ou les adventices graminées (chiendent, ray-grass, vulpin …).

Combiner les méthodes de lutte en cas d’implantation d’une seconde paille

Optimiser le choix de l’espèce 

En termes de sensibilité, on peut classer les céréales à paille dans l’ordre suivant : blé dur > blé tendre > orge > triticale > seigle.

Retarder la date de semis 

Dans la mesure du raisonnable, viser les derniers créneaux de semis recommandés plutôt que les premiers (exemple en blé tendre : à Saintes, Angoulême, Niort, ne pas semer avant le 5 novembre au lieu du 25 octobre). En effet, la baisse des températures ralentit la croissance du champignon en décalant la date de semis on diminue la durée de contamination et les probabilités d’infections primaires.

Utiliser le traitement de semences Latitude XL

Il est prudent d’associer un traitement de semences Latitude XL sur blés et orges. Le traitement ne permet pas d’effacer complètement la nuisibilité (efficacité de 50 %), mais au vu des pertes de rendement importantes, ce traitement permet un gain rentable de 13 q/ha en moyenne. Aujourd’hui, aucun autre traitement en semences ou en végétation ne fait mieux que Latitude XL.

Gérer des pailles

Exporter les pailles est préférable et dans le cas où elles sont restituées, veiller à les broyer finement et à les répartir du mieux possible.

Des pratiques à éviter sur les parcelles contaminées 

Remonter le pH trop rapidement : le chaulage favorise le champignon en déstabilisant la flore antagoniste du piétin échaudage. Notamment la chaux vive qui augmente plus rapidement le pH que les carbonates.

À savoir que des travaux récents d’ARVALIS n’ont pas permis d’identifier une tolérance variétale des céréales. Le levier génétique ne peut pas être mobilisé pour cette maladie.

Symptômes de piétin échaudage sur des épis de blé tendre
Dégâts de piétin échaudage
Gauche : petits foyers de plantes échaudées par la maladie
Centre : cas extrême de piétin échaudage en grands foyers avec tassement végétation
Droite : système racinaire extrêmement nécrosé avec manchons noirs

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