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Orges d’hiver : un jaunissement probablement dû à la mosaïque

Des plaques de jaunissement peuvent être observées dans de nombreuses parcelles d’orges d’hiver, et particulièrement sur les sols argilo-calcaires des zones de plateaux de Bourgogne. Le virus de la mosaïque de l’orge (BaYMV) pourrait en être la cause, à confirmer par des analyses virologiques en laboratoire.

Les causes des jaunissements en orges d’hiver en 2022 en Bourgogne

Quels symptômes ?

Ce virus est transmis par un champignon du sol, Polymyxa graminis, inféodé à la parcelle et qui contamine les racines de l’orge à l’automne. Les symptômes de la mosaïque s’expriment ensuite seulement pendant l’hiver de mi-janvier à mi-mars.

Les symptômes sont visibles de loin. Une parcelle infectée est parsemée de taches, du vert au jaune, qui s’étirent dans le sens du travail du sol (photo 1).

parcelle infectée est parsemée de taches, du vert au jaune
Photo 1

De plus près, les symptômes sont visibles sur les jeunes feuilles, avec une marbrure plus claire du limbe. On parle de tirets chlorotiques, répartis irrégulièrement et parallèles aux nervures des feuilles (photo 2).

tirets chlorotiques
Photo 2

Sur les feuilles plus anciennes, les taches se décolorent de plus en plus, ce qui donne cet aspect jaune au loin, à ne pas confondre avec une carence en azote. Un nanisme de la culture peut aussi être observé ainsi qu’un système racinaire réduit en cas d’attaque sévère. La confirmation du diagnostic se fait par analyse virologique au laboratoire.

Les facteurs climatiques favorables au développement de ce virus sont caractérisés par l’alternance de douceur et de froid pendant l’hiver.

Quelle nuisibilité et moyens de lutte ?

Ces symptômes s’estompent généralement au tout début de la montaison à la faveur du réchauffement durable des températures.

La nuisibilité de la mosaïque sur orge d’hiver est très variable et ne peut être mesurée qu’en écart entre une zone virosée et une zone saine. A l’occasion d’une étude approfondie sur la mosaïque réalisée en 2014 et 2015, cet écart était en moyenne de 12 q/ha. Il caractérise le pathotype Y2 de ce virus, le plus répandu aujourd’hui sur la majorité des variétés cultivées.

La diffusion du virus se fait via son vecteur, le champignon du sol, par les outils de travail du sol, et par l’utilisation de variétés sensibles qui permettent sa multiplication. Pour éviter la propagation aux autres parcelles de l’exploitation, il est important de bien nettoyer les outils de travail du sol lorsque l’on passe d’une parcelle infestée à une parcelle saine. Finalement, le seul vrai moyen de lutte est donc d’implanter des variétés résistantes à la mosaïque de type Y2 : par exemple, LG Zenika, KWS Oxygene, Mascott, Sensation, qui sont toutes des 6 rangs fourragères.

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