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Champagne-Ardenne

Maladies sur orges d’hiver : privilégier des stratégies en deux traitements

Depuis l’automne, la météo a favorisé le développement des orges d’hiver, induisant une avance des stades. Hélas, les pluies actuelles sont également propices à la progression des maladies, dont l’inoculum est assez présent. Elles peuvent toutefois entraver les interventions fongicides au champ. Dans ce contexte particulier, il est nécessaire d’adapter ses stratégies de protection vis-à-vis des maladies.

Rouille naine sur feuille d’orge d’hiver en avril 2024 en Champagne-Ardenne

Une précocité record

Les stades épi 1 cm sont très en avance pour les céréales, en lien avec les cumuls de températures de 300 à 350°C supplémentaires par rapport à la moyenne sur vingt ans à l’échelle de la région, ainsi que les cumuls de pluies de 380 à plus de 700 mm suivant la station météo.

En orge d’hiver, ils ont été atteints la semaine du 14 mars, soit environ 7 jours en avance par rapport à la moyenne sur dix ans. Cela représente l’année la plus précoce depuis bien longtemps !

Tout comme en blé, les dernières années précoces à épi 1 cm l’étaient également à épiaison.

L’évolution des stades en cours de campagne

En se basant sur cette arrivée moyenne du stade épi 1 cm le 14 mars, les dates des stades à venir jusque la récolte peuvent être modélisées. Elles peuvent bien entendu évoluer selon les conditions climatiques à venir :

  • Stade 1 nœud : ≈ 26 mars
  • Stade 2 nœuds : ≈  1 avril
  • Stade Dernière Feuille Pointante (DFP) : ≈ 9 avril
  • Stade épiaison : ≈  28 avril
  • Stade floraison : ≈  5 mai

Dans ce contexte particulier, quelle stratégie en termes de protection vis-à-vis des maladies adopter ?

Stratégie de protection fongicide à adopter au regard du contexte physiologique et climatique

La pression maladies en orge d’hiver est représentée principalement par la rouille naine à l’heure actuelle (signalements importants en f3 du moment, avec présence sur f2, voire également en f1). La rhynchosporiose et l’helminthosporiose sont parfois présentes également, principalement en f3. Du fait des pluies récentes (et à venir ?), la protection fongicide est donc de mise ! L’an dernier, dans notre essai dédié avec un climat humide, le T1 rapportait entre 3,6 et 5,5 q/ha. Ainsi, les stratégies en deux traitements sont recommandées cette année.

Figure 1 : Rendement net en q/ha selon la stratégie fongicide

Figure 1 : Rendement net en q/ha selon la stratégie fongicide

Retrouvez les programmes fongicides, suivant la tolérance variétale aux maladies, dans le guide régional Choisir & Décider – Interventions de printemps, p.10 et 11.

Figure 2 : Exemple de programmes fongicides pour la variété KWS Faro 

Que faire si je n’ai pas pu intervenir et que le stade 1 nœud est dépassé ?

Le stade 2 nœuds sera majoritairement atteint cette semaine : si la protection n’a pas été faite à 1 nœud, il est possible d’intervenir maintenant, puis à la sortie des barbes.

Des taches brunes sont présentes sur les feuilles de l’orge d’hiver : est-ce de la maladie ?

Depuis quelques jours, ces taches brunes (photo) sont parfois présentes dans certaines parcelles d’orge d’hiver : bien que pouvant être confondues avec de l’helminthosporiose (que l’on traitera avec la protection fongicide), il peut s’agir à la fois de taches physiologiques/climatiques dues aux alternances de temps chaud et plus froid de ces dernières semaines, de brûlures de produits phytosanitaires ou de réactions d’hypersensibilité à l’oïdium (=la feuille se nécrose à l’endroit où l’oïdium apparaît, pour empêcher le développement de la maladie). Même si cela n’est pas de la maladie (ne nécessitant pas de traitement), la protection fongicide est de toute manière à réaliser pour les maladies de l’orge d’hiver présentes actuellement.

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La pression rouille naine est parfois élevée et KWS Faro, majoritaire en plaine, est sensible

Face à l’arrivée précoce de la rouille naine, et en cas d’un T1 avec Unix Max + Meltop One, la robustesse d’action sur la rouille naine peut être améliorée en ajoutant Amistar à 0,5 l/ha.

Autre solution : utiliser Juventus à 0,6 l/ha et Comet 200 à 0,3 l/ha. Cependant, l’alternance des matières actives sera à respecter avec le T2, et il sera préférable de ne pas appliquer de strobilurine à nouveau.

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