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Centre / Ile-de-France

Maïs 2023 : une campagne encore atypique

Malgré un déroulement singulier, la campagne maïs 2023 signe un bilan plutôt positif agronomiquement dans l’ensemble. Retour sur les principaux faits marquants, sur la base des suivis d’essais ARVALIS.

Récolte de maïs en 2023 en Ile de France

Un début de cycle au ralenti ?

Premier fait marquant, les températures basses et les pluies ont perturbé les implantations : ainsi, les semis sont plutôt groupés sur la deuxième quinzaine d’avril pour les maïs grains, en conditions assez correctes. Malgré ce ressenti de printemps frais, la phase d’exposition aux ravageurs (entre les stades semis et 6 feuilles) est dans la moyenne, entre trente-cinq et quarante jours en région Centre. Les pertes causées par les attaques de taupins ou de corvidés sont donc présentes, mais restent assez limitées. Côté désherbage, les quelques pluies sur fin avril et jusqu’au 10 mai ont permis une efficacité notable des produits racinaires.

Une période estivale contrastée

Le mois de mai signe le retour d’un climat stressant, dû à la concordance de fortes températures, de vent et de manque de précipitations. Les première irrigations débutent sur la première quinzaine de juin, sur des maïs au stade 10-12 feuilles. Malgré quelques pluies fin juin et sur juillet, la demande climatique (évapotranspiration du maïs) reste soutenue, ce qui entraîne des premiers signes de stress hydrique sur les cultures non irriguées. Niveau stade, le retard pris au départ est vite gommé : les maïs atteignent le stade floraison femelle (sorties des soies) avec trois à cinq jours d’avance par rapport à la moyenne dans nos essais.

Fin juillet marque un tournant, avec une période de quinze jours plus humide, notamment à l’Est de la région, mais aussi plus fraîche et moins ensoleillée (marquée sur le Nord Centre et l’Île-de-France). Les bilans hydriques reviennent à un niveau acceptable, bon signe pour préserver le nombre de grains ou diminuer l’irrigation.

Figure 1 : Carte des cumuls de pluies entre le 15 juin et le 31 août 2023
Figure 1 : Carte des cumuls de pluies entre le 15 juin et le 31 août 2023

La fin de cycle est une nouvelle fois atypique : entre le 20 août et le 10 septembre se succèdent deux vagues de chaleur, en fin de remplissage des grains. Les températures continuent d’être excédentaires en septembre, après atteinte de la maturité physiologique du maïs (+ 160 degrés-jours par rapport à la moyenne en septembre et octobre sur la zone Centre/Île-de-France), ce qui engendre un séchage des grains au champs – très – rapide.

Un bilan positif et relativement homogène

Si les pluies de l’été ont été globalement favorables, le manque de rayonnement et de températures sur la période post-floraison a pu pénaliser la fertilité des épis, notamment lorsque le maïs ne souffrait pas du sec. Le nombre de grains est en retrait cette année, d’environ 8 % par rapport aux moyennes dans nos essais en conditions bien irriguées (contre -3 % dans les essais à irrigation restreinte).

Côté températures, les coups de chaud en fin de cycle ont marqué les esprits, mais le poids de mille grains (PMG) est proche des moyennes pluriannuelles, voire meilleur dans les essais restreints (+8 %). Cela se traduit par un bon démarrage du remplissage des grains, et une esquive (partielle) du stress hydrique. En effet, les simulations par bilan hydrique Irré-LIS® indiquent un début de stress à partir du 20 août en sols superficiels, mais la perte a été limitée par les stades des maïs déjà bien avancés ou les potentielles reprises d’irrigations.

Figure 2 : Résumé de la campagne maïs grain 2023
Figure 2 : Résumé de la campagne maïs grain 2023

Au global, les récoltes de maïs sont assez satisfaisantes dans l’ensemble, particulièrement sèches, sans doute marquées par peu de parcelles « records » du fait du climat estival. En parcelles non irriguées, le bilan est particulièrement positif. Pour les fourrages, on retiendra une campagne globalement assez bonne en termes de rendement et de qualité (malgré quelques ensilages trop avancés en stade).

Côté qualité sanitaire, les récoltes assez précoces ont permis de limiter les risques de production de mycotoxines (DON principalement), même si des symptômes ont pu être vus sur épi dans les zones les plus arrosées cet été (Eure-et-Loir, Loiret, Île-de-France).

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