Lin fibre : attention au risque d’oïdium
Face aux premiers signalements d’oïdium, la vigilance est de mise dans les linières. D’autant plus qu’il y a des facteurs en faveur de la maladie, comme la météo et/ou les hétérogénéités existantes, liées à un mauvais enracinement.
Des conditions climatiques propices au risque oïdium
Après un début de printemps humide, les conditions sèches actuelles sont très favorables au développement de l’oïdium dans les linières (figure 1).
Figure 1 : Données météorologiques du 15 mars au 13 mai 2023 pour la station d’Abbeville (80)
Vigilance dans les parcelles
L’oïdium peut engendrer des pertes conséquentes de rendement et de qualité de la production. Il est conseillé de surveiller les parcelles afin d’anticiper une intervention qui permettra de limiter le développement de la maladie. Sa nuisibilité est d’autant plus importante que l’attaque est précoce (figure 2).
Figure 2 : Nuisibilité de l’oïdium en fonction du stade d’apparition de la maladie (en q/ha)
Il existe une grande variabilité des stades des linières due aux différentes vagues de semis de cette année. Ainsi, des parcelles sont à 3/5 cm (semis de mai) quand d’autres sont au stade 40/50 cm (semis fin mars). De ce fait, la vigilance est de mise pour les linières les moins développées afin d’éviter des contaminations trop précoces.
Dans la même logique, les parcelles de lin fibre de printemps situées à proximité de celles de lin d’hiver, en fin de cycle, ont plus de risque d’être concernées par des contaminations d’oïdium précoces.
Diagnostiquer l’oïdium
S’il apparaît le plus souvent en fin de végétation, l’oïdium peut également se déclarer à partir de 15/20 cm en condition de stress hydrique et/ou thermique. Une odeur « forestière » à la base des tiges constitue souvent un des premiers symptômes. Puis, l’apparition d’étoiles blanches sur les feuilles marque l’évolution du mycélium. Ce dernier peut progresser rapidement et recouvrir les organes de la plante d’un feutrage blanc réduisant la photosynthèse.
Symptôme d’oïdium : début de contamination (1ère étoile) ©Yann FLODROPS – ARVALIS
Quelles stratégies de lutte ?
Si l'oïdium se déclare dans une linière, l’utilisation d’un fongicide peut s’avérer nécessaire. Le choix de la stratégie de lutte s’effectue en fonction du stade du lin, du niveau d’intensité de la maladie et des conditions de végétation.
Tableau 1 : Exemples de stratégie de lutte contre l’oïdium
Sur les lins stressés, en situation de forte pression oïdium, une double application de Nissodium peut être envisagée à la dose maximale de 0,25 l/ha par application. Par exemple, une première à un stade précoce 20/30 cm, suivie d’une seconde une dizaine de jours après, au stade 50/60 cm environ, afin d’accompagner la croissance de la plante.
On notera qu’une demande de dérogation a été déposée auprès de la DGAL pour pouvoir utiliser la spécialité de biocontrôle Heliosoufre S (soufre micronisé 700 g/l). Elle est encore en cours d’instruction. A ce jour, il n’est donc pas possible de l’utiliser.
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