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Nord-Aquitaine

Les recommandations pour préparer ses semis de céréales

A l’approche des chantiers pour implanter les céréales, retrouvez quelques clés pour raisonner les dates et densités de semis.

épis immatures de triticale en Aquitaine

Adapter type variétal et période de semis

Chaque variété a une période de semis optimale qui lui permet d’éviter ou de limiter les risques de gel pendant la montaison et les risques d’échaudage et de stress hydrique pendant le remplissage. Cette période dépend du rythme de développement de la variété (précocité à montaison et précocité à maturité) ainsi que du climat de la région.

Le choix des périodes d’implantation peut ainsi être adapté à la fois au type de sol (et aux problématiques sanitaires), mais en choisissant la bonne variété.

Tableau 1 : Classement des variétés de blé tendre selon le type – Observation Sud-Ouest en pluriannuel 2011-2023
Tableau 1 : Classement des variétés selon le type – Observation Sud-Ouest en pluriannuel 2011-2023

Figure 1 : Période de semis du blé tendre en fonction du type variétal
Figure 2 : Période de semis du blé tendre en fonction du type variétal

Figure 2 : Dates de semis recommandées selon la variété de blé dur
Figure 1 : Dates de semis recommandées selon la variété de blé dur

N.B. : Il est recommandé de semer le plus tôt possible dans la période indiquée ci-dessus.

Par exemple, Anvergur peut être semé à partir du 1er novembre. Les variétés plus tardives à montaison (Karur) peuvent être semées à partir du 20 octobre avec, malgré tout, un risque de gel d’épis certaines années.

Sculptur étant très précoce à montaison, il est nécessaire d’attendre la première semaine de novembre.

Pour le triticale

Comme sur blé, la gamme de précocité est large et le choix de la date de semis doivent s’adapter à ces caractéristiques. A l’exception des variétés précoces, il est préférable de semer au début de la période conseillée. Si les dates d’épiaison du triticale sont généralement plus précoces que le blé, la durée de remplissage du grain dure en moyenne 100°Cj de plus.

Il est inutile de semer trop tôt le triticale afin de limiter les problèmes parasitaires. Si cette culture est moins touchée que les blés ou les orges par le piétin échaudage, ou les attaques de pucerons porteurs de virus de la jaunisse nanisante (JNO), elle est très concernée par les attaques de mouches (géomyza tripunctata). Celles-ci sont plus fréquentes en semis précoces

Figure 3 : Périodes de semis optimales dans le Sud-Ouest
Figure 3 : Périodes de semis optimales dans le Sud-Ouest

En orge 

Le comportement de l’orge à la reprise de végétation est différent de celui du blé du fait de sa sensibilité à la photopériode. Contrairement au blé, l’orge ne débute sa montaison qu’à partir du moment où la durée du jour atteint un minimum d’heures.

A l’inverse, un semis trop tardif pourrait être pénalisant par un tallage insuffisant et la mise en place d’un système racinaire diminué. L’orge est une espèce sensible aux excès d’eau surtout s’ils interviennent pendant la mise en place des racines (semis - début tallage).

Concernant les maladies virales, il est conseillé de ne pas précipiter le semis trop précocement car cela exposerait la culture à un risque de contamination élevé par la JNO et à la maladie des pieds chétifs. La présence de pucerons ou de cicadelles vecteurs de virus à l’automne est très préjudiciable au rendement. Dans ce cas, un ou plusieurs relais sont nécessaires pour bien protéger la culture.

Le choix de variétés tolérantes à la JNO reste prioritaire pour limiter les risques de pertes de rendement liés à cette maladie virale.

Figure 4 : Dates de semis recommandées pour l’orge selon le secteur géographique
Figure 3 : Dates de semis recommandées pour l’orge selon le secteur géographique

Tableau 2 : Dates de semis recommandées selon la variété d’orge
Tableau 2 : Dates de semis recommandées selon la variété d’orge

Semer à la bonne densité

Les densités de semis conseillées sont adaptées à des taux de germination supérieures à 85% correspondant à la norme semences certifiées et à des conditions de préparation de sol optimales avec des pertes attendues à la levée de 20 % maximum.

Tableau 3 : Densités de de semis recommandées pour le blé tendre selon la période de semis et le type de sol
Tableau 4 : Densités de de semis recommandées pour le blé tendre selon la période de semis et le type de sol

En semis tardif, le blé dur a une capacité de tallage plus réduite et de ce fait, les doses doivent être augmentées.

Tableau 4 : Densités de de semis pour le blé dur recommandées selon la période de semis et le type de sol
Tableau 3 : Densités de de semis pour le blé dur recommandées selon la période de semis et le type de sol

Triticale : un impératif, semer clair !

Ce point est une des conditions de la réussite de la culture. Le triticale possède une forte fertilité épi (nombre de grains/épi), ce qui lui permet de compenser facilement un faible nombre d’épis. En revanche, les semis trop denses sont préjudiciables à la culture.

Limiter les densités de semis triticale permet de :

  • Optimiser le potentiel.
  • Limiter le risque de verse sur cette espèce assez sensible.
  • Limiter le développement de l’oïdium.

En moyenne, les densités conseillées sont inférieures de 15 % à celles du blé. Elles peuvent être majorées de 10 % par dizaine de jours de retard après le 15 novembre. Ces conseils seront modulés en fonction des conditions de semis (humidité, préparation de sol).

Attention, comme pour les autres espèces, il est indispensable de tenir compte du PMG qui peut être très variable selon les variétés.

Tableau 5 : Doses de semis (grains/m2) préconisées dans le Sud-Ouest
Tableau 5 : Doses de semis (grains/m2) préconisées dans le Sud-Ouest

Et pour les orges

L’élaboration du rendement pour les orges à 2 rangs se distingue de celle des orges 6 rangs. Les escourgeons forment leurs rendements essentiellement grâce à un nombre de grains par épi élevé, le nombre d’épis étant limité. Plus sensibles à la verse que les 2 rangs, ils ne doivent pas être semés trop denses. Les densités conseillées sont proches de celles du blé.

Pour une orge à 2 rangs, le nombre de grains/m² résulte essentiellement du peuplement épis. Cette culture s’avère donc très sensible à un déficit de pieds/m². Il faut les semer un peu plus denses. Le poids de mille grains (PMG) des orges à 2 rangs est aussi un élément prépondérant dans l’élaboration du rendement.

Noter qu’un excès de densité peut être défavorable au calibrage d’une orge brassicole, que ce soit pour un escourgeon ou une variété 2 rangs.

Une densité de 190 grains/m² pour les 6 rangs et 240 grains/m² pour les 2 rangs suffit pour assurer un peuplement épis optimum. Les orges hybrides sont à semer à 180 gr/m² pour les premiers semis.

Pour les semis plus tardifs, la densité de semis devra être augmentée : 10 % de semences en plus par quinzaine.

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