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Poitou-Charentes

Des céréales ayant franchi le stade épi 1 cm avec une bonne valorisation des apports azotés

Dans la plupart des situations, les blés semés à partir du 20 octobre 2022 ont passé le stade épi 1 cm ces derniers jours, positionnant l’année 2023 proche d’une médiane. Ceux qui ont été semés plus précocement sont au moins au stade 1 nœud. Les cultures sont en très bon état végétatif : les pluies de cette dernière quinzaine favorables à la valorisation des apports azotés et l’effet des températures douces ont permis de lever les forts jaunissements observés début mars. Autre fait marquant : les biomasses sont assez élevées avec des tallages importants.

Parcelle de blé tendre au stade épi 1 cm fin mars 2023 en Poitou-Charentes

Quelles prochaines interventions prévoir ?

A la faveur des pluies récentes, les apports épi 1 cm ont été engagés et sont en cours de valorisation, coïncidant avec une période où les besoins en azote augmentent de façon exponentielle.

Les prochains apports azotés seront à programmer sur la fin montaison pour envisager un complément, assurant la nutrition pour la fin du cycle. L’ajustement de la dose par un outil de pilotage permettra de s’adapter aux conditions de l’année.

Compte tenu du tallage important, le risque de verse est plus élevé cette campagne et doit se raisonner au cas par cas à partir de début montaison.

En absence de rouille jaune, à partir de 2 nœuds, les maladies foliaires seront à prendre en compte.

Quelle est la situation actuelle ?

Les céréales ont franchi le stade épi 1 cm et les apports d’engrais azotés ont été réalisés ces derniers jours à la faveur des différents épisodes de pluies qui s’enchaînent depuis fin février (apport épi 1 cm ou son complément). Grâce à ces cumuls de pluie, les apports sont bien valorisés, accompagnant le potentiel déjà en place (tableau 1).

Tableau 1 : Très bonne valorisation des apports azotés en 2023 selon leur date de réalisation
Tableau 1 : Très bonne valorisation des apports azotés en 2023 selon leur date de réalisation

Bien estimer le risque de verse

Sous l’effet des conditions climatiques favorables, les niveaux de tallage sont importants, voire excédentaires. Ceci est encore plus notable pour les semis précoces, pour lesquels on a pu même observer récemment des végétations plaquées au sol. Un excès d’azote précoce accentue aussi l’aptitude de la variété à la verse, favorable au maintien de nombreuses talles, avec pour conséquence des effets similaires aux fortes densités de semis ou aux semis trop précoces. De telles situations peuvent se rencontrer cette année, d’où la nécessité de bien estimer le risque au cas par cas à la parcelle, d’autant que le choix variétal constitue un levier très efficace.

Figure 1 : Nombre de tiges à plus de 3 feuilles à épi 1 cm en pluriannuel sur le site de la Station ARVALIS du Magneraud (17) en terres de groie
Figure 1 : Nombre de tiges à plus de 3 feuilles à épi 1 cm en pluriannuel sur le site de la Station ARVALIS du Magneraud (17) en groies

Les observations réalisées sur les plateformes d’essais avec des semis positionnés lors de la dernière décade d’octobre indiquent, à épi 1 cm, des tallages bons à importants cette année.

L’utilisation d’un régulateur n’est pas anodine et peut avoir un effet dépressif sur le rendement. Aussi, elle ne doit pas être systématique. Avant toute décision, se référer à la grille d’estimation du risque (tableau 2). Si une intervention s’avère nécessaire, elle ne sera effectuée que si les conditions climatiques sont favorables.

Tableau 2 : Grille d’estimation du risque de verse sur blé
Tableau 2 : Grille d’estimation du risque de verse sur blé

Si un régulateur est envisagé : être vigilant aux conditions climatiques et bien attendre qu’elles soient favorables

Les risques de phytotoxicité sont souvent sous-estimés et il y a plus à perdre qu’à gagner si les conditions d’application ne sont pas réunies. Pour accroître l’efficacité et limiter la phytotoxicité, les applications sont à réaliser :

  • Sur des cultures en bon état (indemnes de viroses, alimentées correctement en eau et azote).
  • Dans des conditions climatiques favorables : temps poussant, lumineux et sans forte amplitude thermique (écarts inférieurs à 15 /20 °C), en tenant compte de la météo le jour de l’application mais aussi durant les trois à cinq jours suivants.

Dans tous les cas, reporter l’intervention si :

  • Des températures froides (< 5°C) sont prévues dans les cinq jours.
  • Des amplitudes thermiques de plus de 15°C, accompagnées de températures minimales froides prévues dans les cinq jours.
  • En période de sécheresse et/ou de stress des cultures.

Maladies foliaires sur céréales : trop tôt pour intervenir

Sous l’effet des conditions climatiques récentes, oïdium et rouille brune observés précocement se font désormais beaucoup plus discrets. C’est la septoriose qui s’invite actuellement. Comme chaque année, ce sont les conditions météo de la montaison (prochaines semaines) qui vont être déterminantes sur l’évolution de cette maladie. Dans tous les cas, une protection avant le stade 2 nœuds n’est pas souhaitable :  les stratégies de protection optimale visant à bien protéger les dernières feuilles, il est pour l’instant trop tôt pour déclencher une intervention.

Message rédigé par ARVALIS avec l’appui des techniciens des Chambres d’Agriculture de Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne, Coopérative Entente Agricole de Loulay, Soufflet Agriculture, Terre Atlantique et Océalia.

Pour en savoir plus sur la gestion du risque verse, consultez les guides Choisir & Décider - Interventions de printemps 2023 :
- Blé dur
- Blé tendre
- Orge d’hiver

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