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Céréales : un questionnaire à remplir sur les attaques de nématodes

Des parcelles de céréales – blé dur et blé tendre en particulier - sont actuellement touchées par des attaques de nématodes. Une enquête menée par ARVALIS vise à mesurer les dégâts engendrés et à mieux comprendre les facteurs de risque en jeu.

un homme observe des racines de blé avec une loupe pour diagnostiquer la présence de nématodes en février 2023 en Poitou-Charentes

La majorité des parcelles de blé tendre sont aujourd’hui entre plein et fin tallage, alors que celles de blé dur sont au stade tallage. Sur certaines d’entre elles, des symptômes caractéristiques d’attaques de nématodes à kyste commencent à apparaître. Si l'on n’observe pas les racines, les symptômes en végétation peuvent être confondus avec d’autres accidents. La nuisibilité peut être conséquente, jusque 50 % de pertes de rendement en cas de fortes attaques associées à un printemps sec.

Les attaques de nématodes sont parfois impressionnantes sur les parcelles touchées et observées dans le Marais poitevin (17 et 85) et le bocage vendéen.

Une enquête est à disposition pour nous aider à mieux connaître les facteurs favorables au niveau de l’itinéraire cultural.

En cas d’attaques de nématodes à kyste, voici un court questionnaire à remplir afin de nous aider à identifier des pratiques culturales à risque.

L’observation des symptômes caractéristiques permet de confirmer ce diagnostic 

À l’échelle de la parcelle, les zones atteintes sont plus claires et les attaque sont localisées en grands foyers, parfois dans le sens du travail du sol. Dans ces foyers, les plantes sont chétives : on distingue nettement les rangs avec un tallage fortement réduit.

A gauche : Parcelle de blé dur à Marans (17230) - semis du 10 décembre 2022 avec précédent tournesol et ante-précédent blé dur. A droite : Parcelle de blé dur à L’Aiguillon (85460) - semis du 12 décembre 2022 avec précédent lentilles et ante-précédent maïs.
A gauche : Parcelle de blé dur à Marans (17230) - semis du 10 décembre 2022 avec précédent tournesol et ante-précédent blé dur. A droite : Parcelle de blé dur à L’Aiguillon (85460) - semis du 12 décembre 2022 avec précédent lentilles et ante-précédent maïs.

À l’échelle de la plante, on observe les vieilles feuilles (celles de la base) qui rougissent et/ou jaunissent en début d’attaque.

Les nématodes sont des vers ronds invisibles à l’œil nu (< 1 mm). Ils sont présents dans le sol, mais leurs attaques sont variables selon les années. Ils affaiblissent les plantes en s’attaquant aux racines. Les plus fréquents observés sur céréales à paille : le nématode à kyste des céréales Heterodera avenae et plusieurs espèces de Pratylenchus.

 L’observation du système racinaire permet de confirmer le diagnostic d’une attaque de nématode à kyste du genre Heterodera avenae. En effet, leurs attaques sont typiquement caractérisées par l’absence de tallage associé à un système racinaire très superficiel et anarchique. Les radicelles sont extrêmement ramifiées et partant en tous sens d’un même point, donnant un aspect « coralliforme ». La comparaison entre des racines de plantes saines et atteintes laisse peu de place au doute.

Points bruns au départ de ramifications des racines liées à la présence de H. avenae
Points bruns au départ de ramifications des racines liées à la présence de H. avenae .

En fin de cycle du nématode, les racines portent des petites boules blanches d’environ 1 mm qui contiennent les larves. Le kyste se détache de la racine et peut se conserver dans le sol pendant plusieurs années. Les larves sortent des kystes présents dans le sol et se déplacent dans l’eau libre du sol pour atteindre une plante hôte dont ils perforent les racines. L’émission de substances par le nématode dans la racine provoque ce développement anarchique des racines.

Kystes liés à la présence de H. avenae
Kystes liés à la présence de H. avenae.

Quels sont les facteurs de risque ?

Les rotations courtes de céréales à paille, hôtes multiplicateurs, maintiennent un niveau élevé de contamination dans le sol. Une humidité élevée active et favorise la dispersion du nématode dans l’eau, d’autant plus que le sol est léger (caillouteux, sableux…) et aéré permettant une circulation de l’eau plus importante. 

Les attaques de nématodes sont difficiles à prévoir puisque dépendantes des évolutions climatiques. Il n’existe pas de solutions chimiques préventives ou curatives. 

Tableau 1 : Propositions d’allongement des rotations avec des cultures non-hôtes pour réduire la pression 
Tableau 1 : Propositions d’allongement des rotations avec des cultures non-hôtes pour réduire la pression 

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