Céréales : ne pas se précipiter pour semer

En semant tôt, les levées vont être rapides, les plantes vites installées et toutes disposées à accueillir les pucerons friands de ces conditions météo : le risque virose peut être fort. Côtés adventices, les parcelles de céréales bretonnes sont de plus en plus confrontées à des problématiques de gestion des graminées, en particulier le ray-grass. Pour mettre toutes les chances de son côté, il est recommandé d’attendre au minimum le 25 octobre pour débuter les semis. Dans le cas de parcelles à problématique ray-grass, il est fortement conseillé d’attendre au moins début novembre et réaliser un labour tous les 3-4 ans.

Semer à partir du 25 octobre pour une bonne gestion des graminées

Semer aux dates préconisées ou même retarder sa date de semis est l’un des premiers leviers pour la gestion des graminées dans les parcelles.

Sur céréales à paille, un décalage de la date de semis permet de limiter les levées des graminées automnales dans la culture, comme le ray-grass et le vulpin.

L’efficacité du décalage des dates de semis est accrue sur les graminées automnales.

Dans la majorité des essais, le décalage de la date de semis s’avère positif économiquement avec une diminution de la nuisibilité des adventices et une augmentation de l’efficacité des herbicides.

Figure 1 : Impact de la date de semis sur le nombre d’adventices/m² en sortie hiver dans le blé tendre en absence de désherbage (essai ARVALIS, Epieds (27), 2014)

Il faut également garder en tête la physiologie des variétés (précocité montaison et épiaison) pour adapter au mieux la date de semis. La Bretagne possède néanmoins l’avantage d’être peu concernée par le gel de sortie d’hiver et le climat est également plus favorable à la vernalisation que dans d’autres régions de l’Est.

Le décalage des semis un moyen de lutte contre le piétin échaudage et la JNO

Repousser les dates de semis permet de réduire la pression piétin échaudage en limitant la durée d’infection primaire par une baisse plus rapide des températures. Au contraire, en cas de semis précoces, le champignon restera actif plus longtemps tant que la température lui est favorable.

Figure 2 : Impact du décalage de la date de semis (15-20 j) sur la pression piétin échaudage et le rendement

Des semis décalés permettent de limiter la pression JNO (jaunisse nanisante de l’orge), surtout avec la douceur du temps actuel qui est propice au développement des pucerons potentiellement porteurs du virus. Ainsi, semer à partir du 25 octobre permettrait de réduire la pression pucerons sur les céréales à paille.

Adapter les densités de semis à la date

Semer dense ne veut pas dire plus de rendements à la fin. Les surdensités engendrent un tallage important, avec des talles qui ne monteront pas à épi et qui ne permettront pas de contribuer au rendement. Ainsi, pour toutes les variétés de blé tendre, l’objectif est d’obtenir 180 à 220 plantes/m² en fin d’hiver pour les semis précoces en bonnes terres. Pour les semis au-delà du 15 novembre, on recherchera 220 à 250 plantes/m² en sortie d’hiver.

• Pour un semis du 20 au 30 octobre : 200 à 240 grains/m²
• Pour un semis du 1^er au 15 novembre : 240 à 260 grains/m²
• Pour un semis du 15 au 30 novembre : 260 à 290 grains/m²

Bien sûr, ces densités sont à adapter aux types de sols et aux conditions de semis. Dans notre région, la date de semis optimale pour les céréales se situe dans une période allant du 20 octobre au 10 novembre. Il est montré qu’il y a une plus forte variabilité des rendements pour les parcelles semées au-delà du 10 novembre.

Le bon compromis consiste donc à semer à partir du 25 octobre.