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Lorraine

Blés en fin de cycle : où en est-on ?

Les blés sont actuellement en cours de remplissage. Voici un point de campagne sur l’état des cultures et la mise en place des composantes de rendement.

Epis de blé tendre en Lorraine en juin 2023

Si le nombre d’épis est la composante la plus évidente du futur nombre de grains/m2, il faut également prendre en compte la fertilité des épis qui se détermine tout au long de la montaison. Après le nombre de fleurs qui se met en place à partir du stade 2 nœuds, la fertilité des grains de pollen, qui se détermine au moment de la méïose, c’est le nombre final de fleurs fertiles qui se met en place jusqu’à la floraison.

Le nombre de grains/m2 dépend ainsi de l’azote et de l’eau disponible mais également du rayonnement intercepté par la culture. Pour cette composante, la période qui apparaît comme la plus sensible est la seconde partie de la montaison, du stade 2 nœuds à la floraison. En cette phase de pleine croissance de l’épi, les deux moteurs que sont la température et le rayonnement doivent fonctionner en même temps pour assurer la fertilité de l’épi (nombre d’épillets et de grains par épillet). L’effet combiné de ces deux facteurs est appelé quotient photothermique. Exprimé en cal/cm2/jour, ce quotient définit un niveau d’offre pour la croissance : il est étonnement bon cette année, malgré un sentiment persistant de manque de rayonnement. Ce qui se traduit visuellement aux champs par des épis corrects constitués d’un nombre satisfaisant d’épillets.

Figure 1 : Quotient photothermique interannuel- Saint-Hilaire-en-Woëvre (55) - entre le stade 2 nœuds et floraison
Figure 1 : Quotient photothermique interannuel- Saint-Hilaire-en-Woëvre (55) -  entre le stade 2 nœuds et floraison

Tout n’est pas joué, cependant, en termes de rendement car il reste la composante poids de mille grains à mettre en place, dépendante des températures et de la pluviométrie de juin. Cette période de remplissage, qui peut encore compter actuellement sur les dernières feuilles vertes, est en effet très sensible aux excès thermiques (températures supérieures à 25°C), sources d’échaudage. Même si les températures actuelles restent contenues, notamment la nuit, nous sommes loin de la température idéale pour les céréales sur cette période qui se situe vers 14°C.

Et pour l’eau ?

Une autre source d’interrogation concerne les possibles pluies à venir, car si la réserve en eau du sol était bien rechargée suite à la pluviométrie de mars et avril, le bilan hydrique s’effondre littéralement ces derniers jours, y compris en sols profonds.

Figure 2 : Bilan hydrique avec la variété KWS Sphere semée le 11 octobre 2022 sur la station de Saint-Hilaire-en-Woëvre (55), en sol argilo-limoneux à bonne réserve utile (130 mm)
Figure 2 : Bilan hydrique avec la variété KWS Sphere semée le 11 octobre 2022 sur la station de Saint-Hilaire-en-Woëvre (55), en sol argilo-limoneux à bonne réserve utile (130 mm)

Cette situation est susceptible de générer du stress hydrique d’abord extériorisé par les feuilles qui présentent un port dressé en baïonnette et s’enroulent ; un stress amplifié par le vent et des qualités d’enracinement variables.

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