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Hauts-de-France

Blé et orge d’hiver : gérer le risque de verse élevé

Les conditions climatiques de la sortie d’hiver sont favorables au développement des céréales, qui présentent actuellement une avance d’une dizaine de jours. Mais elles sont également propices à un risque de verse élevé : températures chaudes, pluies, rayonnement très faible… Ce qui implique de prévoir l’application d’un régulateur à 1-2 nœuds, à adapter selon la sensibilité de la variété semée.

Verse sur orge d’hiver en Hauts de France

Un risque de verse élevé en raison des conditions climatiques

Le stade épi 1 cm des céréales à paille est arrivé avec une dizaine de jours d’avance en 2024 (autour du 10-12 mars pour les premiers semis, fin mars-début avril pour les semis tardifs), à l’exception des parcelles gorgées d’eau qui ont eu plus de mal à repartir. Les parcelles continuent à se développer rapidement puisque le stade 2 nœuds est annoncé en moyenne pour mi-avril. De plus, les premiers apports d’azote ont été bien valorisés.

Figure 1 : Cumuls de températures records en 2024 depuis la sortie d'hiver mais rayonnement très faible - exemple de la station de St Quentin (02) mais situation similaire sur toute la région

Figure 1 : Cumuls de températures records en 2024 depuis la sortie d'hiver mais rayonnement très faible - exemple de la station de St Quentin (02) mais situation similaire sur toute la région

En parallèle, si on s’intéresse à la météo, les cumuls de températures depuis la sortie d’hiver sont records sur la région et cette chaleur s’accompagne de pluies régulières.  Le rayonnement est parmi les plus faibles jamais enregistrés.

Toutes les conditions sont donc réunies pour que les céréales se développent vite et que les tiges s’étiolent pour aller chercher la lumière. En résumé, le risque de verse est élevé cette année. D’autant plus dans les situations agronomiques à risque : fortes densités de semis, apports d’azote précoces et importants (> 40-50 kg N/ha), variétés sensibles à la verse.

Ainsi, le vent et les pluies des derniers jours ont pu faire verser des orges à 1-2 nœuds dans la plaine, ce qui témoigne du risque de verse important de l’année.

A chaque risque sa stratégie de régulation

Le risque climatique est donc élevé. Toutefois, en fonction de la sensibilité variétale, il est nécessaire d’adapter le programme selon le niveau de risque, moyen (variété peu à moyennement sensible) ou élevé (variété sensible) (figure 2). Ainsi, même en cas d’intervention à épi 1 cm avec du chlorméquat de chlorure, une application de régulateur plus « haut de gamme » peut être nécessaire à 1-2 nœuds sur les blés. Sur les orges, ces solutions sont possibles s’ils ne sont pas encore à 2 nœuds (ou tout juste) ; pour les parcelles les plus avancées, privilégier l’éthéphon.
 

Figure 2 : Programmes de régulation possibles sur blé tendre en fonction du risque

Figure 3 : Echelle de résistance variétale à la verse physiologique – blé tendre

Figure 4 : Programmes de régulation possibles sur orge d'hiver en fonction du risque

Figure 5 : Echelle de résistance variétale à la verse physiologique – orges

Intervenir en bonnes conditions

Même en cas de risque élevé, un seul passage aux doses indiquées à 1-2 nœuds est efficace. Pour accroître l’efficacité et limiter la phytotoxicité, les applications sont à réaliser sur des cultures en bon état (indemnes de viroses, alimentées correctement en eau et azote) et dans des conditions climatiques favorables : temps poussant, lumineux et sans forte amplitude thermique (écarts inférieurs à 15 à 20°C). Il est nécessaire de tenir compte des conditions climatiques le jour de l’application mais aussi durant les trois à cinq jours suivants celle-ci.

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