Articles et actus techniques
Occitanie

Blé dur : les causes possibles des jaunissements et des disparitions de pieds

Cette année, des jaunissements, voire des disparitions de pieds, sont fréquemment signalés dans les parcelles de blé dur, surtout en semis précoces. Ces symptômes peuvent être dus à la maladie des pieds chétifs, mais aussi à des attaques de nématodes et de mosaïques. Voici quelques clés de diagnostic.

Symptômes de mosaïques sur feuille de blé dur en 2024 en Occitanie (jaunissement)

Ces symptômes peuvent donc être liés à plusieurs facteurs.

Maladie des pieds chétifs 

Sur les semis d’octobre et de novembre, on observe régulièrement des symptômes de maladie des pieds chétifs liés à la présence de cicadelles à l’automne. Ceux-ci sont visibles depuis décembre, et dans ce cas, les premiers pieds contaminés ont été détruits. Aujourd’hui, les analyses virologiques réalisées montrent qu’ils sont uniquement liés aux pieds chétifs (cicadelles) et pas à la JNO (pucerons). Les pieds disparaissent ou sont chétifs et jaunissent de façon aléatoire dans la parcelle ; dans le cas d’attaque importante, la parcelle est clairsemée de plantes atteintes et saines sur l’ensemble de la parcelle.

Nématodes 

Des jaunissements liés aux nématodes sont visibles depuis plusieurs mois mais s’estompent ces derniers jours. Cette année, la présence de symptômes de nématodes affectant les blés durs est importante. Habituellement cantonnés aux sols filtrants et sableux, il a été possible d’en voir sur tout type de sol (alluvions, argilo-calcaire), y compris dans des zones où ils n’ont jamais été observés. Les symptômes sont des plantes chétives et jaunes, apparaissant par rond ou par plaque qui peuvent s’agrandir tant qu’il n’y a pas de reprise de la végétation. Cette année, cela concerne des parcelles entières dans les zones où les attaques ont été précoces.

photoLes symptômes les plus fréquemment observés sont typiques d’Heterodera avenae (photo) : système racinaire très affecté avec présence de chevelu racinaire et de kystes ou d’amas de racines. Un retour fréquent de blé dans la rotation ainsi qu’un été précédent chaud favorisent les nématodes. Le froid relatif de janvier a certainement permis aux kystes d’éclore et de contaminer les parcelles.

Les seuls moyens de lutte sont des moyens agronomiques (plantes de coupure, changement d’espèces, interculture…). Sur les zones atteintes, les plantes ont des stades en retard et présentent un tallage réduit (maître-brin seul généralement). Dans les secteurs les plus touchés (Castelnaudray, Bram, Villasavary), les symptômes étant restés longtemps et la reprise de végétation étant lente, il est très probable que le potentiel de rendement soit déjà affecté.

Mosaïques 

Depuis trois semaines, d’autres zones de jaunissement apparaissent, probablement liées à l’expression de la mosaïque. Les conditions climatiques ont été favorables à l’expression du virus, avec un automne assez doux et un retour du froid marqué en janvier. Parfois, les symptômes sont présents depuis plus d’un mois. Jusqu’à maintenant, ils étaient plutôt timides mais avec la reprise de végétation, il est possible de les observer plus facilement. Il est probable que les plaques jaunes qui apparaissaient il y a plusieurs semaines étaient liées à la mosaïque mais elles ont tendance à s’estomper avec la croissance importante des blés durs.

photoLes symptômes sont des jaunissements partiels de la plante par plaque, avec parfois des feuilles tirant sur le rouge. Au début il est possible d’observer des stries intermittentes jaune le long des nervures, plus facilement visibles par transparence (photo).

Généralement, dans la région, il s’agit de la mosaïque des stries en fuseau mais peut être croisée la mosaïque des céréales également (y compris dans la même parcelle).

Les pertes de potentiel sont généralement assez faibles, surtout si la végétation pousse rapidement, comme cela semble être le cas actuellement. Il n’existe aucun moyen de lutte direct.

Il est possible de réaliser des analyses pour confirmer le diagnostic visuel (qui n’est pas toujours évident), en envoyant des échantillons à un laboratoire. Pour ce faire, prélever 30 plantes entières virosées, dans un sachet en papier. Les emballer dans un papier absorbant très légèrement humide. Eviter les sacs plastiques, qui provoquent l’échauffement et le développement de moisissures. Les envoyer au laboratoire GALYS (14 rue André Boulle - 41000 Blois), avec la feuille de renseignement qu’ils fournissent. Le prix de l’analyse est autour de 80 € HT, pour les deux mosaïques.

Attention aux carences

Pour les situations inexpliquées (pas de problème de sélectivité, pas de symptômes de nématodes, ou de parcelle avec des symptômes de mosaïques, ou encore de symptômes de toxicité de cuivre), il est important de faire le point sur les éléments minéraux présents dans les sols en réalisant une analyse de terre (notamment pour le phosphore et la magnésie).

Il est également possible de voir des carences en soufre encore aujourd’hui, qui s’expriment par des jeunes feuilles jaune citron.

Réagissez !

Merci de vous connecter pour commenter cet article.

Se connecter
Ou connectez-vous avec
Pas encore inscrit ?
Créer un compte
Mot de passe oublié

Un email vous sera envoyé pour réinitialiser votre mot de passe.